"Elle reçoit dans un modeste bureau de Radio Classique, près de l'église Saint-Augustin, à Paris. Ses réponses sont simples et directes comme ses questions aux politiques. Laurence Ferrari est l'une des surprises de cette rentrée médiatique : l'ex-présentatrice du JT de 20 heures de TF1, chaîne qu'elle a quittée en 2012 pour le groupe Canal+, s'aventure pour la première fois hors du terrain journalistique. Dans Entrée des artistes (12 heures à 14 heures sur Radio Classique), elle délaisse le brouhaha de l'info pour les harmonies d'orchestre. Elle y distille avec parcimonie et humilité sa douce voix entre deux morceaux du grand répertoire interprétés par de jeunes musiciens. Avec cette émission et Punchline, sur CNews du lundi au jeudi (le vendredi, elle anime Ça se dispute à 21 heures), elle anime un total de 20 heures de direct par semaine. Entretien avec une hyperactive.
"Elle reçoit dans un modeste bureau de Radio Classique, près de l'église Saint-Augustin, à Paris. Ses réponses sont simples et directes comme ses questions aux politiques. Laurence Ferrari est l'une des surprises de cette rentrée médiatique : l'ex-présentatrice du JT de 20 heures de TF1, chaîne qu'elle a quittée en 2012 pour le groupe Canal+, s'aventure pour la première fois hors du terrain journalistique. Dans Entrée des artistes (12 heures à 14 heures sur Radio Classique), elle délaisse le brouhaha de l'info pour les harmonies d'orchestre. Elle y distille avec parcimonie et humilité sa douce voix entre deux morceaux du grand répertoire interprétés par de jeunes musiciens. Avec cette émission et Punchline, sur CNews du lundi au jeudi (le vendredi, elle anime Ça se dispute à 21 heures), elle anime un total de 20 heures de direct par semaine. Entretien avec une hyperactive.
"...Vous êtes toujours sur Twitter, où vous avez plus de 270 000 followers, alors que beaucoup fuient ce réseau social...
"Je me sers de Twitter avec parcimonie. Je ne lis pas les commentaires. C'est un vrai vecteur de communication pour moi, un outil professionnel qui me permet d'annoncer mes invités, mes émissions ou les choses ou articles que je cautionne. Ce serait dommage de s'en priver. J'ai des amis, comme Michel Cymes, qui ont quitté Twitter, peut-être parce qu'ils prenaient cela de manière trop affective. On peut se servir des réseaux sociaux de manière rationnelle.
"Les réseaux sociaux peuvent aussi permettre l'émergence de mouvements comme #MeToo...
"Oui, les femmes se sont tues pendant des dizaines d'années, des siècles, et aujourd'hui, la parole se libère. Tant mieux. S'il peut y avoir certains excès, heureusement que la très grande majorité des femmes parlent. Cela a permis de changer les conduites. Les hommes font plus attention en milieu professionnel. Dans une rédaction, il y a des choses que nous, les femmes, ne laissons plus passer. Personnellement, je n'ai jamais été confrontée à des cas de harcèlement sexuel. J'ai toujours eu la chance d'avoir des patrons bienveillants et paternalistes.
"Crise de confiance envers les médias, modèle économique chahuté... La profession de journaliste a-t-elle encore un sens aujourd'hui ?
"Je ne suis pas très corporatiste. Bien que la profession de journaliste soit mal-aimée des Français, cela reste important dans le flot d'informations de savoir qu'une info est vérifiée. Il est indispensable que les journalistes fassent leur métier de vérification de l'info. Aujourd'hui, les journalistes de presse écrite le font vraiment. La plus grande partie de la presse audiovisuelle embraye sur des articles de presse écrite, c'est un fait indéniable. Sur CNews, en particulier sur les infos police justice, on ne donne que des informations que nous avons vérifiées. Cela signifie parfois prendre du retard, une demi-heure, voire une heure, par rapport aux concurrents.
"Voilà 3 ans que la galaxie Canal a complètement changé, 2 ans que i>Télé a muté en CNews, non sans douleur. C'est quoi le nouveau Canal ?
"Canal+ s'est remis en question et a repensé son modèle économique menacé par Netflix et les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple, NDLR). Une remise à niveau est en cours avec les nouvelles équipes. Le nouveau CNews n'a rien à voir avec i>Télé. J'ai fait le choix d'y rester, d'autres sont partis. Pour ceux qui sont restés, cela n'a pas été simple de se retrousser les manches et de refaire partir la machine après le traumatisme subi. Aujourd'hui, CNews termine la phase de reconstruction et est en phase de reconquête. C'est une chaîne réorientée vers le débat qui marche bien.
"Les débats représentent-ils le seul avenir possible des chaînes d'info ?
"C'est ce qui se passe partout dans le monde. Les chaînes tout info ont vocation à être des chaînes de débats et, aujourd'hui, c'est là que l'actualité politique se fait. Que ce soit chez CNews ou chez les concurrents. Les chaînes info sont devenuesl'agora, où l'on discute parfois de sujets dont on pourrait parfois discuter entre collègues à la machine à café.
"Cela vous stimule-t-il encore d'être au cœur de l'info ?
"J'aime toujours l'adrénaline du tout-info. L'info est une matière vivante. Et en politique, les débats sur les prochaines élections européennes sont très importants. Car le choix qui se fera en juin 2019 pèsera lourd dans la vite politique française et européenne. Il y a une grande possibilité que les nationalistes soient très hauts dans tous pays de l'Europe. En tant que médias, nous avons la responsabilité de poser le débat, de bien montrer les différents points de vue et les buts poursuivis par les uns et les autres."
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